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Quand l'on se retrouve devant un film tel que Tomboy l'on réalise à quel point le cinéma peut être une force incroyablement puissante sur base de peu de choses. Simplement armée de sa sensibilité, Céline Sciamma (réalisatrice du déjà très prometteur La naissance des pieuvres) suit quelques jours dans la vie de Laure (incroyable Zoé Héran), 10 ans, qui se fait passer pour un garçon auprès de ses nouveaux voisins. Le sujet est épineux, sensible et « casse-gueule », mais avec beaucoup de subtilité la réalisatrice se contente de montrer, d’observer et ne cherche pas à expliquer ou à psychanalyser. Elle évite à chaque instant la dissertation et les grandes thèses sur l’homosexualité qui pourraient venir appesantir le propos.

Sciamma ne joue pas des violons (le film n’est d’ailleurs pas accompagné de musique), elle laisse émerger la liberté et l’innocence des enfants qu’elle dépeint. Les scènes entre Laure et sa petite sœur régalent, tout comme les moments entre Laure et Lisa offrent des instants d’émotion pure, sorte de barricade contre le regard et les préjugés des autres. La petite Zoé Héran est troublante de justesse. Elle a ce visage que l’on n’oublie pas et qui reste dans un coin de la tête.

En 82 minutes (trop courtes), Céline Sciamma livre un film juste, beau, qui touche droit au cœur et qui émeut par son honnêteté et sa douceur. C’est un film à ne pas manquer, un hymne à l’ouverture d’esprit, à la liberté et à l’Être de manière plus générale. C’est le genre d’œuvre qui me réconcilie avec le cinéma français et qui me confirme qu’avec l’intelligence de quelques personnes, il est encore prêt à se renouveler (l’année 2012 en a, d’ailleurs, été la preuve).

Note du film : 7,5/10

Tag(s) : #Critiques, #2010 - 2020, #On en redemande!
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